Bordeaux : un épicier condamné pour discrimination

L’an dernier, le commerçant de confession musulmane avait imposé à sa clientèle des horaires différenciés entre les hommes et les femmes, afin d’éviter que les deux sexes ne se croisent au même moment dans son magasin.

La pancarte avait fait grand bruit l’été dernier dans le quartier Saint-Michel. Elle avait été apposée sur la devanture d’une épicerie-bazar  gérée par un jeune bordelais récemment converti à l’islam, religion qu’il comptait observer dans toute sa rigueur, au point de faire en sorte qu’hommes et femmes ne se rencontrent pas dans son magasin, aux mêmes heures. La fameuse affiche signalait d’ailleurs un aménagement des temps d’ouverture, de façon à ce qu’ils permettent aux « sœurs » (sic) d’y faire leurs courses les samedis et dimanches, et aux « frères » (re-sic) le reste de la semaine. L’information, relayée par Sud Ouest, est vite remontée aux oreilles des autorités municipales qui se sont empressées d’affirmer qu’une telle pratique était contraire aux valeurs républicaines et portait en elle un dangereux caractère discriminatoire, déniant la mixité dans les lieux publics.

Poursuivi par une plainte du Parquet, le commerçant a fait acte de contrition à la barre, reconnaissant « une bourde et une maladresse »…qui lui ont coûté cher puisqu’il a dû plier boutique. Son avocat a tenté de minimiser les faits en imputant sa faute à « une démarche commerciale », davantage qu’à des motifs religieux. Le commerce proposait des vêtements à la vente. Lorsque le scandale a éclaté, son propriétaire s’était justifié en affirmant que certaines femmes préféraient venir dans son magasin lorsque c’était sa femme, et non lui, qui se trouvait derrière le comptoir.
Les juges lui ont infligé 500 euros d’amende pour discrimination et trois mois de prison avec sursis.

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