A Bordeaux, l’épicerie musulmane redevient « mixte »

Le gérant d’une épicerie bordelaise a tenté de mettre en place des horaires d’ouverture différenciés pour les hommes et les femmes. Menacé de poursuites judiciaires, il s’est rétracté.

Lundi, la Mairie de Bordeaux a décidé de saisir la justice à l’encontre d’un jeune commerçant du quartier saint-Michel, qui tient depuis un mois une épicerie/bazar destiné à un public musulman. Le litige porte sur une pancarte que le gérant, récemment converti à l’islam, avait apposée à l’entrée de sa boutique, spécifiant que des horaires spéciaux étaient réservés aux femmes le week-end, et aux hommes le reste de la semaine, afin d’éviter la mixité, vue par le propriétaire des lieux, comme une « incitation au péché et à l’adultère ».

Jusqu’à 75 000 euros d’amende

Cette affaire, révélée par le journal local Sud-Ouest, a été immédiatement dénoncée par les autorités officielles, auxquelles s’est rallié le grand Imam de Bordeaux Tareq Oubrou qui s’est étonné de cette pratique « bizarre dans un monde où la mixité est une culture établie », rappelant qu’au temps du prophète Mahomet les marchés « étaient ouverts à tout le monde, sans distinction de sexe ».
Dans un communiqué, le préfet de Gironde a demandé au Parquet de Bordeaux de déposer une plainte afin que la justice puisse « tirer les conséquences de cette affaire si les faits sont avérés ».

Le maire de la ville Bordaux a, dans la même journée, « fermement condamné un comportement en totale contradiction avec les principes fondamentaux de la république, notamment l’égalité entre les hommes et les femmes ». Son adjoint charge de l’Egalité et de la Citoyenneté Marik Fetouh a souligné qu’une telle discrimination est, au regard du Code pénal, passible de sanctions pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Sous la menace, le commerçant du bazar a retiré sa pancarte, assurant qu’il ignorait que ces préconisations religieuses étaient illégales dans un cadre public.
« Nous avions mis cela en place à la demande des sœurs, qui préféraient quand ma femme est derrière le comptoir (…) C’est un magasin où il y a des vêtements » s’est-il justifié, citant comme exemple les hammams qui proposent des horaires différents entre les hommes et les femmes.

Post author

Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

Laisser une réponse