Bordeaux redoute une privatisation de son aéroport

Les collectivités bordelaises souhaitent acquérir 10% de parts supplémentaires au capital de Bordaux-Mérignac afin de protéger l’infrastructure contre un éventuel désengagement de l’Etat.

Après Toulouse, Nice, Lyon…l’aéroport de Bordeaux sera-t-il privatisé ? Ce projet ne figure pas la Loi Macron, contrairement aux deux villes précédemment citées, et trois mois après l’annonce de la vente de Toulouse-Blagnac à un groupe chinois, pour 300 millions d’euros. Mais les élus locaux souhaitent anticiper un éventuel changement de trajectoire qui placerait l’équipement sous le contrôle d’un groupe. Dans un courrier adressé à Manuel Valls, les responsables régionaux, départementaux, métropolitains et municipaux (dont Alain Juppé, maire de Bordeaux) demandent à l’Etat de (leur) « céder 10% des actions plus une de l’aéroport, ce qui (leur) permettrait de rester majoritaire au sein du capital aéroportuaire, et d’envisager ensuite le développement et la restructuration de son capital ».

La dimension stratégique de l’aéroport de Bordeaux

Aujourd’hui, l’Etat détient 60% de la société qui gère l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, le reste des parts relevant de la CCI (25%) et des collectivités territoriales (15%).

Pour les élus girondins, une privatisation serait incompatible avec ce qui fait la spécificité stratégique de l’équipement qui a aussi « une dimension militaire, représentée par la présence du commandement des forces aériennes, de la Cimade, soit 3 000 militaires, ce qui nécessite quelque sécurité » souligne le maire de Mérignac Alain Anziani. L’élu PS cite également « la dimension industrielle de la zone » située près d’un complexe où exercent Dassault, Sogerma, Sabena Technics et bientôt Thales.

L’ensemble des représents des collectivités locales,  dont Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole, Alain Rousset, président du Conseil régional, Alain Anziani, maire de Mérignac et Alain Charrier, conseiller général représentant Philippe Madrelle, ont fait part de leurs intentions, ce jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse organisée au Musée d’Aquitaine.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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