Bordeaux : 7,8 millions d’euros d’amende dans l’affaire du « vin de la lune »

Pour maintenir son affaire à flot, un viticulteur du Bordelais avait coupé son vin avec d’autres productions issues d’appellations moins prestigieuses. La fraude portait sur des bouteilles de Pomerol, Saint-Emilion et Listrac-Médoc commercialisées en supermarché.

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En 2011 et 2012, c’est un trafic à grand échelle qui s’était mis en place entre plusieurs domaines du vignoble bordelais. Au cœur de ce montage, un riche propriétaire de trois châteaux, Le Couvent, Fourcas-Loubaney et Moulin-à-Vent dont les parcelles produisent du vin répondant aux AOC Saint-Emilion, Listrac-Médoc et Pomerol. Confronté à des difficultés de rendements, François-Marie Marret avait fait appel à un réseau de courtiers et négociants pour écouler via son domaine du vin interdit à la vente (car en surplus) et issues d’appellations moins prestigieuses que les siennes. Le contenu illicite de ces cargaisons transportées de nuit, d’où l’expression « vin de la lune » qui désigne cette affaire, était savamment coupé avec sa production haut de gamme. D’après les rapports de l’enquête épluchés par les juges du tribunal de correctionnel de Bordeaux, lors du procès qui s’est tenu à la mi-octobre, la police des douanes avait saisi 8 200 hectolitres de vin trafiqué dans les chais du viticulteur d’origine champenoise. Jusqu’à 800 000 euros de bouteilles ont ainsi été jetées sur le marché, la majorité finissant leurs courses dans les rayons de célèbres enseignes de la grande distribution au prix de sept euros.
Poursuivi pour tromperie, François-Marie Marret a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement ferme, assortie d’une amende de 7,8 millions d’euros. Avec lui ont également ont été condamnés un négociant, Vincent Lataste, des vignerons, des courtier et un chauffeur tous impliqués de près ou de loin dans ce trafic inédit dans la vignoble bordelais.

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