Nées avec la crise sanitaire, les envies d’ailleurs profitent, entre autres, à la Charente-Maritime. Cette partie du littoral Atlantique figure parmi les trois destination privilégiées par les Girondins désireux de quitter leur territoire pour aller s’installer ailleurs, soit en acquérant un bien existant, soit en faisant construire une maison neuve.
La Gironde, et plus globalement le littoral Atlantique, séduit les parisiens en quête d’un pied à terre plus calme, situé loin de l’enfer de la capitale. La réciproque n’est pas vraie : à moins d’une contrainte professionnelle, les bordelais se dirigent rarement vers l’Ile-de-France pour satisfaire un besoin de déménagement ou porter un projet immobilier ailleurs que dans leur territoire d’origine. Où vont-ils alors ?
La Rochelle et Royan attirent
A l’échelle nationale, 60% des déménagements s’effectuent dans un rayon géographique assez limité, les candidats optant pour une installation à l’intérieur du département où ils résident déjà. En Gironde, les « locaux » qui choisissent d’investir dans un nouveau logement visent notamment Pessac, Mérignac et Arcachon, trois communes qui concentrent à elle seules 15% de leurs recherches (source : SeLoger et Meilleurs Agents). En revanche, lorsqu’ils souhaitent sortir de leur territoire, leurs préférences les portent vers trois départements de la côte Atlantique, voisins ou peu éloignés du leur, comme les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et, vers le nord, la Charente-Maritime (32% des recherches comptabilisées par les professionnels). Dans ce dernier secteur, le volume de requêtes a littéralement explosé depuis la crise sanitaire (+76%).
Mécaniquement, l’afflux de particuliers venant de l’extérieur qui prospectent un bien existant sur place, ou font appel à un constructeur de maison en Charente-Maritime, contribuent à accentuer les tensions sur le marché immobilier. Le prix des biens individuels y auraient progressé de +22% en deux ans, une tendance haussière qui serait toutefois en voie de stabilisation sous l’effet du renchérissement du crédit, perceptible depuis plusieurs mois. En augmentant leurs taux d’intérêts, les banques limitent l’accès à l’emprunt et freinent, de facto, la demande.
Les Girondins intéressés par l’achat d’un logement en Charente-Maritime jettent principalement leur dévolu sur trois villes : le chef-lieu (La Rochelle) et Royan, deux communes hautement touristiques, donc onéreuses pour les candidats à la propriété. Vient ensuite Saintes, ville moyenne (25 000 habitants), localisée à l’intérieur des terres.
Le prix des logements en Charente-Maritime
À La Rochelle, le prix du m² grimpe à 4 533 € pour une maison, et 4 380 euros pour un appartement.
Le marché est un peu plus abordable à Royan, bien que les indices, dignes de ceux qu’on observe dans les stations balnéaires particulièrement prisées, restent très supérieurs à la moyenne nationale (environ 3 500 euros le m²) : un bien individuel s’y change à hauteur de 4 117 euros, et un logement collectif à 3 767 euros.
A Saintes même, il faut compter 2 311 € du m² pour acquérir une maison et 1 917 € par m² pour un appartement.
A titre de comparaison, un bien immobilier commercialisé dans les Landes coûte 3 400 € du m² en moyenne s’il s’agit d’une maison, et 2 907 € du m² s’il s’agit d’un logement en immeuble.